TO BE PEULS... sur le chemin des écolier
Estimées à 350.000 personnes, soit 3,5% de la population totale du Tchad, les populations nomades font partie des plus fragiles.
« Une heure de marche ! C’est le temps qu’il faut aux adolescents du campement pour traverser la brousse et rejoindre l’école communautaire de Klessoum, à 15km au sud-est de N’Djamena. Aucune route balisée, aucun panneau indicateur. Dans cette espèce de no man’s land de sable et de pierres, n’importe quel visiteur étranger se perdrait. Mais les jeunes bergers, eux, avancent sans aucune hésitation. Ils se fient au soleil, à l’emplacement des arbres et… à leur instinct. Et l’envie d’aller à l’école semble leur donner des ailes.
Avec le dérèglement climatique, les éleveurs nomades sont obligés de migrer à la recherche de nouveaux pâturages. Or, cette pratique, qui permet l’adaptation à un contexte environnemental de plus en plus difficile (précipitations irrégulières, sécheresses, conflits agriculteurs/éleveurs) est menacée par la croissance de l’agriculture et de l’élevage sédentaire, et par une mauvaise répartition des points d’eaux sur l’ensemble du territoire. Cette migration est donc devenue aujourd’hui source des conflits, qui conduisent parfois à des violences.
Pour les Arabes, les Peuls et les Goranes, qui représentent les trois principales ethnies nomades du Tchad, la question est toujours la même : comment conserver sa culture et son mode de vie, tout en permettant aux jeunes générations de se former pour mieux s’intégrer à la société et ne pas disparaître face au changement d’époque ? » texte de Laurent Grzybowski